En tant qu’Allemand votre lettre me choque un peu. Nous, comme la France ont été jusqu’ici très solidaire avec la Grèce. Un effacement partiel de la dette grecque aurait été sans doute mieux, sans toutefois régler le fait que la Grèce ne peut même pas financer ses dépenses courantes et pour longtemps.
Vous parlez des accords de Londres de 1953. D’accord, mais n’oublions pas que c’est le peuple allemand lui-même qui a purgé le part du lion de la dette intérieure allemande avec une réforme monétaire et un taux de change 65 DM pour 1000 RM . Cela a été accompagné par une péréquation des charges au détriment des riches, dont ont profité surtout les 12 mio. de réfugiés et déplacés des anciens territoires allemands. Une telle péréquation des charges en Grèce sera la bienvenue et un signe fort de solidarité nationale.
« Respecter les peuples et leur histoire » voudrait donc dire de payer au moins pour une génération les dépenses courantes de l’Etat grec. Faudrait donc rajouter la dette à la dette chez nous, puisqu’il sera assez osé d’augmenter les impôts en France et en Allemagne à ces fins…
En absence de l’inflation et des taux américains qui repartent à la hausse le moment viendra vite pour s’orienter vers une réforme monétaire avec – à espérer – des abattements moins draconiens qu’en 1948 en Allemagne. Une telle politique peut se défendre, à condition qu’on le dise ouvertement.
Bien cordi’allemand
EL
Berlin
